Dans le silence grelottant de l'aube sereine,
La vieille fontaine, apparait drapée de neige,
Construite en pierre de mon pays, elle trône fièrement,
Ses bassins polis par les années, doucement.
Sous le manteau blanc, l'eau se fige en cascade,
Des stalactites s'accrochent, brillent en parade,
Comme des joyaux gelés, ornant ce monument,
Cliché hélas presque oublié, réchauffement.
L'hiver enveloppe son âme, douce et ancienne,
Source endormie attend que le printemps revienne,
Mais dans ce paysage figé, elle demeure une reine,
La fontaine recouverte, majestueuse et sereine.
Les pierres, stigmates des siècles passés,
Supportent stoïquement le poids du temps glacé,
Les bassins, autrefois vivants et animés,
Sont maintenant des miroirs figés de l’éternité.
Les eaux autrefois vives, chantantes et claires,
Captives, paralysées par les hivers austères,
Mais la beauté de la fontaine demeure sincère,
Dans son habit de neige, elle brille de lumière.
Les oiseaux, autrefois venus s'abreuver là,
Ont pris leur envol vers des cieux plus bas,
Pourtant leur mélodie reste dans l’air gelé,
Rappelant la vie, comme un doux refrain d’été.
Les vaches paisibles, au son de leurs cloches tintantes,
Naguère venaient ici, s'abreuver calmement,
Leurs pas lourds et assurés, marquant le sol gelé,
Remémore le temps où la fontaine était animée.
La Fontaine Hivernale, édifice de nos mémoires,
Évoque des temps anciens, conte des histoires,
Veillant sur le village, telle une mère protectrice,
Dans son silence, elle reste la fontaine bienfaitrice.