Vingt-cinq jours de flammes, un ciel en tourment,
Le vent emportait cendres et gémissements,
Mais l’homme a tenu, courage incandescent,
Pompiers en veille, héros au cœur battant.
En cinq minutes sombres, un monde s’efface,
Les murs emplis de rires ne sont plus que trace,
Des souvenirs brûlés s’élèvent dans la nuit,
Et l’âme des maisons pleure aujourd’hui.
Les bêtes effrayées couraient dans les ravines,
Domestiques ou sauvages, fuyant la cruelle ruine,
Leur cri se mêlait aux sanglots des humains,
Tous pris au piège ardent d’un destin sans chemin.
Les sinistrés, le cœur brisé, regardaient leur demeure,
Leurs jardins disparus, leurs vies, en une heure,
L’incroyable blessure marque sans retour,
Un traumatisme immense, à jamais sans détour.
Les vignes s’en vont, les racines se taisent,
Plus de remparts vivants contre l’ardente braise,
Le feu s’avance alors, libre dans sa fureur,
Et mord la terre nue de son sombre labeur.
Mais face à la tempête, debout dans la clameur,
Les pompiers ont lutté, portés par leur ferveur,
Offrant jusqu’à l’extrême leurs forces, leurs visages,
Pour contenir l’enfer, pour sauver ces villages.
Ô lâche criminel, porteur d’infamie,
De ton geste maudit jaillit l’ennemi,
Ton allumette immonde a détruit des vies,
L’enfer que tu sèmes te jugera à l’infini.
Et déjà l’on devine, au milieu des décombres,
Des mains tendues pour relever les ombres,
La solidarité tisse un chemin plus sûr,
Où renaîtront demain des lendemains plus purs.
Oui… L’Aude garde la cendre, mais aussi la mémoire,
De vies bouleversées, d’un avenir à revoir,
Et dans ce deuil brûlant, s’élève un vœu profond :
Que jamais nulle flamme n’arrache nos maisons.