Sur la colline fière où la bise déchaîne,
Le Capil érige son visage imposant,
L’église à son flanc, fidèle et souveraine,
Rayonne son clocher sous le ciel catalan.
Leurs silhouettes ont vu passer neige et lumière,
Les saisons s’égrenant sur le roc élémentaire,
L’écho du clocher portait sur la contrée entière,
Des chants de joie et quelquefois le glas solitaire.
J’aime me promener sur ce sentier en hauteur,
Panorama extraordinaire, apaise mon âme,
Le vent caresse, réchauffant mon cœur,
Fait battre mes sens d’une tranquille flamme.
Je me souviens, enfant, suivant pas à pas mon père,
Lorsqu’il tirait haut la corde aux mariages joyeux,
Ou quand, plus lentement, dans un air de prière,
S’élevaient les trois coups pour un dernier adieu.
Avant Pâques, disait-on, les cloches en voyage,
Leurs sons suspendus remplissaient l’éther de silence,
Jusqu’à Rome, elles partaient en secret pèlerinage,
Et le village guettait leur retour avec patience.
À l’intérieur, l’église ouvre ses voûtes élevées,
La clarté cajole l’autel et les murs anciens,
La paix enveloppe… Chaque pierre est exaltée,
L’âme de cette terre aimée s’élève dans ses liens.
Sur le coteau, la croix se dresse au « Carcanet »,
Offerte en 42 par l’Abbé Higonet à la valeur fidèle,
Visible de loin, cette sentinelle de ce passé,
Rappelle la force du coeur et le pardon éternel.
Le zéphyr murmure encore sur l’éminence altière,
Le temps poursuit sa route au détour des saisons,
Mais rien n’efface, au cœur de cette terre fière,
L’âme de La Llagonne et ses vieilles maisons.
J’aime ça :
J’aime chargement…