Dans l’atelier où les ombres dansent,
Deux illustres cisèlent la matière en silence,
Camille et Auguste, fusion d’art et de feu,
Gravent leurs visions dans la matière, amoureux.
Camille, éclat vif, énergie pure et promue,
Réalisations vibrantes d’un monde absolu,
Détails dévoilant les secrets de son âme,
Des rêves perdus dans un éclat de flamme.
Modelant la douleur, la folie, l’absence,
Le prix de l’amour, de la dépendance,
Dans ses œuvres, une larme silencieuse,
Témoin de l’adultère, d’une ardeur fiévreuse.
Auguste, maître des volumes et des lignes,
Façonnant l’argile, le plâtre d’une grâce divine,
Laissent des compositions de légendes du cœur,
Des récits sculptés de passion et de ferveur.
Expert des corps figés dans le temps,
Composant mille rêves et tourments,
Dans la matière, trouvant sa voie, l’essence,
Chaque geste, une idée, une naissance.
Puis, les chemins s’éloignent, l’amour s’estompe,
L’atelier devient lieu de discordes, les voix grondent,
Dans le marbre et le bronze, les rêves se figent,
Douloureuse rupture, leurs coeurs se brisent.
Camille, sombre dans la folie, l’art devient silence,
Elle compose des ombres, perdue, en errance,
Tous ses rêves anéantis sous le poids du chagrin,
L’enferme à jamais dans ce marbre sans fin.
Dans l’obscurité de sa gloire, le maître vieillit,
Le bronze luit, mais hélas le corps faiblit,
Auguste s’éteint, emportant avec lui son feu,
Ses mains fatiguées laissent l’art pour seul adieu.
Claudel et Rodin, deux étoiles croisées,
Dans le ciel des talents, à jamais enlacées,
Leurs créations murmurent encore aujourd’hui,
L’histoire d’un amour, de deux génies inouïs.