Sous un ciel d’orage, il avance en armée,
Un conquérant sombre aux ailes de fumée,
Venu d’Orient, il s’installe en silence,
Et dans nos campagnes sème la souffrance.
Le frelon asiatique étend son empire,
Dans l’ombre des ruches, il attend, il aspire,
Bâtit ses repaires au faîte des cimes,
Le bourdonnement d’or s’éteignant dans l’abîme.
Les abeilles s’affolent, les fleurs se résignent,
Leurs butineuses tombent, victimes indignes,
Les vergers s’assèchent, les fruits s’appauvrissent,
Et les champs déserts tristement s’attristent.
Dans le verre du cidre, le miel de nos pères,
Se glisse une absence aux reflets amers,
Et l’homme s’inquiète, impuissant témoin,
D’un monde fragile s’effaçant soudain.
L’écho des jardins devient plus muet,
Quand l’envahisseur, d’un vol acéré,
Dévore l’avenir à la source des braises.
Les prairies s’éteignent, les arbres se taisent,
Ô frelon cruel, messager des peurs,
Ton dard ne perce pas que les labeurs,
Il perce un équilibre, un chant millénaire,
Et met en péril la nature toute entière.
L’homme, en ouvrant ses marchés au monde,
A laissé voguer tes menaces profondes,
Et le feu nouveau d’un climat fiévreux,
Sous un ciel immense de ton règne disgracieux.
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