Elle n’a ni saison, ni heure, ni visage,
Elle s’invite, furtive, en plein jour, en plein vent,
Un mot, un silence, un simple présage,
Et voilà qu’elle serre l’esprit en avant.
Dans la foule bruyante ou l’éclat du matin,
Elle s’infiltre sournoise, sans prévenir,
Un vertige, un serrement, un frisson incertain,
Un coeur se troublant, prêt à défaillir.
Elle s’insinue, lente, au fil des pensées,
Fait vaciller le sol sous nos pas confiants,
Tout semble normal, tout semble avancé,
Mais elle tord l’instant, le rend déviant.
Les gestes se figent, la fuite est vaine,
Les voix rassurantes raisonnent en écho,
Elle s’accroche, sournoise et lointaine,
Étirant son ombre au creux des mots.
Parfois, elle cède, recule un instant,
Se dissout dans l’élan d’une joie éphémère.
Elle attend, assidue et patiente,
Sachant trop bien qu’elle reviendra faire taire.
Car l’angoisse ne meurt jamais tout à fait,
Elle traine là, fidèle, au bord du chemin.
Connait nos failles, nos détours secrets,
Et sait trop bien qu’on lui tendra la main.
Et quand elle revient, rien ne l’arrête,
Elle enferme le souffle et trouble les voix,
Un combat s’engage, sans règle ni quête,
Juste l’espoir qu’elle plie une dernière fois.
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