Dans ce monde moderne, où tout se précipite,
La reconnaissance s’efface, devient bien trop petite,
Sous les néons froids, dans des vies enchaînées,
Elle se perd, égarée, dans l’ombre des années.
Autrefois, elle brillait, douce et chaleureuse,
Un simple merci, un geste, une parole précieuse,
Mais aujourd'hui, elle se dissout dans l'air du temps,
Remplacée par l'urgence, les devoirs du présent.
Absents, distraits, les regards ne se croisent plus,
Chacun dans sa bulle, sous un ciel de regrets, reclus,
Les cœurs se ferment, pris dans cette course effrénée,
Oubliant la gratitude, hélas, le trésor est enchaîné.
À l'ère des écrans, des clics et des likes,
Les âmes cherchent des étoiles, trouvent des strikes.
L'effort, le don, l'entraide, tombent dans l'oubli,
Le geste sincère est devenu triste mélancolie.
Pourtant, la reconnaissance, fragile et éthérée,
Est le ciment des liens, des âmes rassurées.
Elle nourrit l'esprit, apaise et réchauffe,
Reflet d’un monde se dévoilant sans fauve.
Mais hélas, dans ce siècle où tout se consomme,
Elle s'efface doucement, se fond dans l’outre-tombe,
Seul reste un écho, ténu, presque inaudible,
De ce qu’elle fut, dans un passé plus paisible.
Que reste-t-il alors, quand tout se désagrège,
Quand l'homme mise sur ses propres stratèges ?
Dans ce vide laissé par l'oubli du cœur,
La reconnaissance attend, tapie, dans sa douleur.
Un jour peut-être, sous un ciel plus clément,
Elle renaîtra, fragile ou forte, certainement,
Pour l'heure, elle sommeille, rêvant d'un réveil,
Dans un monde la retrouvant enfin, sous le soleil.