Ils les aimaient ces bolides en furie,
Ces fauves d’acier, de feu et de folie,
Des voitures sculptées, des motos rugissantes,
Adrénaline dans leurs êtres était vivifiante.
Ils vivaient pour le bruit, la mécanique en transe,
Le rugissement brut, l’élan, la cadence,
Un V12 gronde, un deux-temps s’élance,
C’était l’amour pur, par excellence.
Mais l’avenir s’installe, tout propre, tout lisse,
Sans huile, sans éclats, sans odeur de coulisse,
L’électrique arrive, sans âme, sans fracas,
Et l’on chuchote là où l’on criait, autrefois.
On dit que c’est mieux… pour la Terre, pour demain,
Mais dans le cœur des « fous », adieu le béguin,
Un moteur électrique ne parle pas aux tripes,
Il glisse, il ronronne… c’est forcément de la triche.
Plus de démarrages à en faire trembler l’air,
Fini les réveils brutaux au coin d’un éclair,
Juste un sifflement pâle, un souffle discret…
Mais où est donc passé l’instinct, l’effet ?
Alors que les bornes poussent dans les villes,
Les moteurs se taisent, l’émotion vacille,
Et les passionnés regardent, silencieux,
Le monde s’éloigner de ce qu’ils aimaient le mieux.
Qu’on les laisse encore un peu s’enivrer,
De courbes brûlantes et de routes déchirées,
Avant que le silence ne remplace à jamais,
Le cri d’un moteur… qu’on n’oubliera jamais.
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