Maurice s'éveille à l'aube brumeuse,
Fusil en main, la démarche prétentieuse,
Il s’imagine déjà, grand chasseur aguerri,
Maître parfait des fourrés et des bruits.
Chapeau orange, tenue kaki, il avance fier,
Rêvant de trophées à mettre en lumière,
Au loin, apercevant soudain un grand sanglier,
Oups, maudite branche, une illusion vite dissipée.
"Pas grave !" se dit Maurice, toujours vaillant,
"Je trouverai bien quelque chose d'impressionnant"
Mais ses bottes s'enlisent dans la boue gluante,
Et le voilà piégé, dans une posture hésitante.
Les lapins curieux forment un petit comité,
Observant Maurice le regard désemparé,
« Regardez donc notre chasseur à poisse,
Se moque un faisan, loin de l’angoisse.
Maurice vexé, tente en vain, un tir d'éclat,
Mais son fusil n'émet qu'un petit "paf" bien plat,
Les oiseaux éclatent de rire, brisant le silence,
Et le pauvre chasseur, perd tout son assurance.
Un renard rusé lui subtilise son chapeau,
Avant de disparaître dans les fourrés aussitôt,
Maurice soupire, la tête entre les mains,
Son épopée tourne au fiasco, c’est certain.
Il s’assied enfin, épuisé et penaud,
Quand une biche s’approche là, en cadeau,
Elle le regarde, l'air presque compatissant,
Puis s’en retourne, d’un pas léger, élégant.
Maurice murmure, d’une voix à peine haute :
"Eh bien, la chasse, ce n’est pas ma botte…"
Et tandis qu'il repart, tout couvert de boue,
La forêt s’amuse, et rit encore de ce fou.