Quand le solstice d'été éclaire nos cieux,
Les Catalans s'unissent, joyeux et pieux,
Autour des feux sacrés de la Saint-Jean,
Dans un ballet d'étoiles, un rituel plaisant.
Ce n'est pas seulement ici, cette tradition,
Mais en pays catalan, elle a une mission,
Après la guerre, en quarante-sept,
Jean Iglesis, fait renaître la fête.
François Pujade d'Arles-sur-Tech imagine alors,
D’allumer au Canigou, un feu de grand essor,
Un brasier au sommet, et sur chaque cime autour,
Illuminant la nuit, apportant un nouveau jour.
À cette époque, pas de flamme sacrée,
Juste un briquet, un feu improvisé,
Mais en soixante-quatre, la tradition prend forme,
Jean Iglesis et Joseph Deloncle, informent.
Sur la plateforme du Castillet, la flamme naît,
D’une loupe concentrant le soleil, un faisceau parfait,
Un fagot d'olivier et de laurier embrasé, cueillis,
Dans le jardin de Jacint Verdaguer, poète béni.
Au sommet du Canigou, elle est allumée,
Part en procession, de main en main portée,
Unissant les villages, les terres et les gens,
En un lien sacré, comme au bon vieux temps.
Régénérée et veillée, elle redescend, grandiose,
Comme la flamme olympique, porteuse de cause,
Elle allume tous les feux du département,
Et bien au-delà, un éclat éblouissant.
Autour des brasiers, les chants montent en écho,
Les danses s’enchaînent, rythmes musicaux,
Les étoiles se mêlent à cette fête,
Sous le regard bienveillant de la planète.
Dans ma jeunesse, je me souviens avec émoi,
Attendre ce jour sacré, la Saint-Jean, avec joie,
Avec les grands, dans la forêt, nous partions,
Chercher les branches sèches, sans rébellion.
Nous aidions à la confection de ce feu sacré,
Après avoir mangé la fougasse, moment partagé.
Le feu s'allumait alors, au son de la sardane,
Les flammes dansaient, illuminant la montagne.
Dès qu'il baissait d'intensité, la tradition voulait,
Que nous sautions par-dessus, avec une grande fierté.
Il fallait faire attention, ne pas se brûler,
L’enjamber avec adresse, et l'esprit léger.
Parfois, dans nos courses effrénées,
Nous nous mâchurions, espiègles, enjoués,
Ces souvenirs joyeux de notre jeunesse,
Ravivent la flamme de la Saint-Jean, une liesse.
En pays catalan, cette nuit de feu,
Est un hymne à la lumière, un chant heureux,
Les braises s’éteignent, gardent en leur cœur,
La promesse d'un retour, d’un éternel bonheur.