Sur les flancs des collines, au bord des ruisseaux,
Les moulins animaient le labeur des hameaux.
Ils tournoyaient au vent, maîtres des collines,
Dressant leurs ailes larges, orgueilleuses machines.
Au cœur des vallons, dans les champs dorés,
Ils broyaient le grain que la terre avait donné,
Fournissant la farine pour nourrir les familles,
Observateurs silencieux d’une tâche habile.
Le meunier veillait, fidèle à son ouvrage,
Entendant le vent comme un vieux compagnon sage,
Et la pierre tournante, avec un rythme lent,
Portant dans ses cercles des sons de vies apaisants.
Les moulins à eau, compagnons des rivières,
Domptaient le courant par des roues légendaires.
Ils broyaient le froment sous leur meule fidèle,
Transformant le grain en farine essentielle.
Les moulins à vent, maîtres des horizons,
Dansaient dans les champs au gré des tourbillons.
Broyant les moissons ou coupant le bois,
Servant la vallée dans un chant de joie.
Dans l’ombre des forêts, les foulons résonnaient,
Battant les tissus sous des coups ordonnés.
Les scieries vibraient sous des roues infatigables,
Créant de leurs dents des maisons durables.
Mais le temps des machines vint briser leur labeur,
Et les moulins moururent, trahis par les moteurs.
Pourtant, sous la lumière, leurs silhouettes fanées
Veillent sur nos pas, peut-être pour une éternité.
Sous le vent qui caresse leurs corps endormis,
Ils fredonnent encore leurs souvenirs enfouis,
Des traces du passé, gravées dans nos destins,
Renaît la souvenance des anciens moulins.
Certains gisent en ruines, envahis par la ronce,
Leur silhouette s’efface sous le poids des époques,
D’autres, restaurés, font revivre leurs histoires,
Hôtes des curieux en quête de mémoire.
Aujourd’hui des mains passionnées redonnent vie,
A ces moulins silencieux, à leur âme chérie,
Certains broient à nouveau le blé sous leur ailes,
Pour offrir au monde un pain aux saveurs naturelles.
Qu’ils soient musée ou symbole d’un passé glorieux,
Leur âme persiste dans le souffle des cieux,
Chaque battement d’aile, même endormi,
Résonne une époque où l’homme et la nature étaient unis.