Dans ma montagne aux senteurs d’épicéas,
Je montais doucement, guidée par mes émois,
Cette année prodigue, au souffle généreux,
Offrait ses trésors aux cueilleurs bienheureux.
Un frisson me traverse au détour d’un sol moelleux,
Un cèpe halé, tel un joyau posé là… sous mes yeux,
Mon cœur s’émerveille, un frémissement me gagne,
Sous la futaie, la lumière doucement m’accompagne.
Dans le petit jour où le silence s’attarde,
Se levaient des bolets, charnus, fiers de leur garde,
Leurs calices veloutés, reflets chocolat de satin,
Émergeant doucement des replis du matin.
À la "Tossa" tranquille, en sous-bois endormi,
J’ai retrouvé l’éclat d’une joie infinie,
Le sol parfumé chuchotait sous mes mains,
Un royaume secret, discret et souverain.
Puis vint la forêt, celle de mon village,
Où la lumière glissait sous l’ombre et l’ombrage,
J’arpentais les sous-bois, au creux des racines,
Retrouvant les coins oubliés de ma jeunesse divine.
Merci à mon ami d’enfance, complice de mon passage,
Pour m’avoir guidée et fait rêver au cœur du paysage,
Chaque recoin retrouvé vibrait d’une magie nouvelle,
La forêt s’offrait à nous, chargée d’harmonie fidèle.
Les champignons dressaient leurs coupes d’or brun,
Fiers dans l’ombre profonde au détour du chemin,
La forêt embaumait de ses senteurs singulières,
Un vent léger parcourait les sous-bois verts.
Ô mycélium vaste, au travail souterrain,
Tu donnes aux hommes ton présent incertain,
Et dans ma besace, avec mes souvenirs,
J’ai porté ce trésor, promesse de plaisir.
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