Il vient sans tambour, mais tout en noblesse,
En manteau de jais, en gilet soleil,
Fendant l’air épais avec tant d’allégresse
Que l’été lui-même s’incline à son éveil.
Il n’a ni couronne, ni sceptre, ni trône,
Mais règne en secret sur les coquelicots,
Les lavandes bleues, les bruyères d’automne,
Et le cœur caché des pavots nouveaux.
Son vol semble lourd, sa ronde imprécise,
Mais quel art profond sous ce flou charmant !
Connaissant les fleurs mieux que la brise,
Il parle au pollen d’un zéphyr chantant.
Il va, infatigable, au creux des corolles,
Son corps tout vibrant d’un zèle aérien,
Agit simplement, sans science ni école,
Mais sans lui, les fruits resteraient sans lien.
Bourdon valeureux, doux soleil mouvant,
Et sous ton élan, un labeur méritant,
Tu fais de ton chant un fil de lumière,
De tendres instincts, de forces premières.
Sois béni, bourdon, compagnon de l’herbe,
Toi qui donnes vie sans chercher d’éclat,
Tu n’as pas besoin d’être superbe,
Pourtant tu l’es, et c’est bien cela.
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