Dans un monde où la femme vivait sans ardeur,
Rosa naquit libre, nourrie de grande ferveur,
Son père, un utopiste rêvait d’égalité,
Sa mère, éreintée, luttait pour subsister,
Quand d’autres tricotaient leur fragile avenir,
Elle choisit les pinceaux pour mieux s’enhardir.
Dans les jardins de plantes, au coeur de Paris,
Elle scrutait les chevaux, les boeufs, les brebis,
Chaque muscle, chaque trait chaque éclat vivant,
Devint dans son art un souffle saisissant,
De la plaine aux écuries, sous un ciel couvert,
Elle capturait la vie d’un geste spectaculaire.
Son enfance marqué par la perte et l’exil,
Forgea sa passion, son caractère indocile,
Dans les rues de Bordeaux, l’art prit son élan,
Et voilà Paris l’accueillant pour briser le néant,
Dans cet éden, Rosa alors, s’imprégnait,
Des formes animales, tant idolâtrées.
Dans une époque fermée aux femmes et à leurs droits,
Elle brisa les codes, défiant même les lois,
Portant le pantalon, affrontant les vieux regards,
Elle traversait les foires, brisant les remparts,
Peignant avec audace et sans frein,
Fière, avançant libre, l’esprit serein.
« Le labourage nivernais » la glorifie,
Là où le travail devient une oeuvre d’harmonie,
Dans « La foire aux chevaux », son génie s’exprime,
Chaque équidé, un reflet de sa beauté sublime,
Ces toiles portent son nom, désormais célèbre,
L’élevant courageusement au rang des immortelles.
L’Amérique la chérit, ses œuvres sur leurs murs,
L’artiste devint là-bas un phare pur,
L’Angleterre admirant aussi sa grandeur,
Récompensa son talent, sa force, son ardeur,
La Reine Victoria, de la médaille, fit son prix,
Rosa Bonheur, illustrée dans ce pays aussi.
Aujourd’hui, ses créations demeurent flambeau,
Un hymne aux oubliés, un éclat sans égo,
Peignant l’essence des âmes animales,
Donnant à leur noblesse, un éclat triomphal,
Rosa Bonheur, l’insoumise et la lumière,
Vibre encore dans les coeurs, libre et sincère.