Dans les rues de Senlis, humble et effacée,
Séraphine vivait, l’âme trop isolée,
Servante discrète, au labeur quotidien,
Portant en son coeur, un éclat divin,
Sous des mains fatiguées une existence solitaire,
Naît un art éclatant, vibrant de lumière.
C’est à l’église qu’elle trouva l’étincelle,
Une voix intérieure, douce et immortelle,
Ses pinceaux s’enflamment, guidés par l’au-delà,
Peignant des mondes où la vie éclata,
Fleurs, feuilles dansent, flamboyantes et fières,
Chaque toile témoigne d’une prière sincère.
Wilhelm Uhde, collectionneur éclairé,
Découvrit ce trésor, ce génie ignoré,
Il crut en ses visions, ce jardin éclatant,
Offrit à Séraphine un rêve éblouissant,
De ses œuvres jaillit une jungle infinie,
Un hymne à la nature, à l’étrange harmonie.
Ses toiles dévoilent un jardin sans fin,
Chaque fleur s’épanouit sous le matin,
“L’Arbre de Vie” s’élève, entre ciel et terre,
Où l’âme et les couleurs, dansent dans l’éther,
Bouquets flamboyants, au souffle intense,
Révélant un monde empli de transcendance.
Mais le destin fut rude, cruel et amer,
Séraphine sombra, prisonnière de l’enfer,
Les voix inspirantes, devinrent hurlements,
Sa vie s’éteignit tristement dans l’isolement,
Internée, oubliée, privée de cette lumière,
Elle mourut sans amour, dans un coin de poussière.
Pourtant, ton génie défie les années,
Telle une lueur profonde, jamais effacée,
Tes toiles enluminées, chante un refrain immortel,
Evoquant un monde unique, essentiel,
Séraphine,, l’oubli ne saurait te saisir,
Ton art, lumineux, continue de jaillir.