Au matin pointu, quand l’aube chatouille,
Le rituel sacré commence : on bafouille,
Le réveil sonne, tyran sans coeur,
Mais le café murmure, doux sauveur .
Dans la cuisine, on zigzague, somnambule,
Cherchant la tasse avec la grâce d’un funambule,
Les yeux mi-clos, l’esprit endormi, en vacances,
On trouve la cafetière, par miracle ou par chance.
Ah ! Toi, le café, nectar divin et noir,
Ton arôme nous sauve du désespoir,
Première gorgée, chaude et amère,
Soudain, la vie devient moins sévère.
Certains, silencieux, lèvres scellées,
Ne parlent pas tant que leur tasse, n’est levée,
Le café, clé magique des conversations,
Sans lui, silence pesant, triste oraison.
La journée peut commencer, armé de ce breuvage,
Manquant, on est perdu, c’est le naufrage,
Un café, deux cafés, le compteur s’affole,
Voilà tout le monde prêt, le moral caracole.
Mais gare aux excès, cher camarade matinal,
Trop de café, la raison s’égare dans le banal,
Enervé, on tremble, on rit, on parle sans répit,
Exquis élixir du matin, le miracle de la vie !