Le courant d'air, ce souffle subtil,
S’invite chez nous, sans bruit, futile,
Parfois bienvenu, parfois hostile,
On l’aime ou pas, il est volubile.
Il glisse la nuit, sous les draps frais,
S’infiltrant partout, un peu secret,
Caressant nos peaux, discret, indiscret,
On l’aime ou pas, on s’y soustrait.
L’été, il se faufile, brise l’ardeur,
Offre à la chaleur un peu de douceur,
Soulage nos fronts d’une tendre lueur,
On l’aime ou pas, il devient bonheur.
Mais l’hiver, il se montre tranchant,
Sous les portes, s’invite en tremblant,
Il pique nos mains, nos visages blancs,
On l’aime ou pas, il devient mordant.
Il s’enroule, s’évade, court sur les murs,
Réveille les flammes, souffle l'azur,
Libre comme l’air, dans l’aventure,
On l’aime ou pas, il reste en murmure.
Le courant d’air, messager du vent,
Il apporte avec lui le parfum du temps,
Dehors, les feuilles dansent à l’instant,
On l’aime ou pas, il reste mouvant.
Parfois, il transporte un souffle ancien,
Un souvenir, un fantasme lointain,
Le reflet d’un passé oublié, incertain,
On l’aime ou pas, il veille soudain.
Quand il repart, tout semble figé,
Les rideaux retombent, le calme tant aimé,
Mais on attend son retour enchanté,
On l’aime ou pas, il sait nous manquer.