La rumeur, douce ombre ou coup de tonnerre,
Chuchotement furtif, volatile dans l’air,
Elle naît dans l’écho d’une voix incertaine,
Grandit, insatiable, d’une main souveraine.
Un mot devient mille, mais d’où vient l’écho ?
D’un souffle innocent ou d’un sombre fardeau ?
Que cherche-t-elle, au fond, dans son errance,
À éclairer le vrai, ou troubler le silence ?
Elle glisse entre les lèvres, serpent insidieux,
Semant dans les cœurs le doute silencieux,
Elle fend les chemins, traverse les campagnes,
Se répand partout, des plaines aux montagnes.
Elle parle d’amour ou de trahisons sombres,
De secrets enfouis ou de héros dans l’ombre,
Elle change de visage, se joue des passions,
Au final, laisse souvent des cendres à l’horizon.
Comment naît-elle au juste ? dans le creux d’un soupir ?
D’un regard échappé ? D’un mal qu’on veut guérir ?
Ou bien d’un désir fou d’agiter vents et marées,
D’effacer le calme et troubler la clarté ?
Elle entre dans les foyers, au marché se faufilant,
Danse sur les places, les curieux l’acclamant,
Les uns la condamnent, d’autres l’écoutent,
Mais qui peut dire encore où elle finira sa route ?
Et toi, qui l’entends, nourris-tu son chemin ?
Lui donnes-tu des ailes ou brises-tu son entrain ?
Et pour qu’elle s’éteigne, il suffit d’un instant,
Un silence féroce, et son feu s’enfuyant.
Alors, rumeur, pourquoi fais-tu si grand bruit ?
Pour combler un vide ou nourrir l’ennui ?
Dans ta course folle, que que laisses-tu derrière ?
Des bruits éphémères ou une vérité amère ?
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